9 septembre 2007

• Bienvenue en absurdie

Ce samedi matin -hier donc-rendez-vous à 9h30 à l'école de musique pour les inscriptions. Il fait beau, on arrive à l'heure, une queue déjà non négligeable serpente devant la grille de ce cloitre des Capucins du 17e. On pense poirauter là environ un bon moment une demie-heure et passer à autre chose, ce qui est normal, un samedi matin, donc.
Après la première heure d'attente, nous avons parcouru environ 6 mètres. Ma fille appelle une de ses copines, supposée être en tête, (mais la queue serpente, rappelez-vous, donc on ne voit pas sa copine). Et elle n'est toujours pas passée, pourtant elle est située devant un guichet administratif apparement assez lent seulement en 3e position.
Après la seconde heure d'attente, certaines personnes se rendent compte que les 4 mètres encore parcourus ne leur permettront pas d'être sortis sous peu et donc, de récupérer à temps leurs ouailles devant l'école primaire, non loin. La tension monte, des saletés de gamins en bas age petites têtes blondes continuent commencent à faire des conneries, monter partout, se coincer les doigts dans les portes, et donc commencent à crier comme des veaux verser quelques larmes, ce qui énerve encore plus les adultes, restés en station debout tout ce temps. Arrivés enfin à notre tour (si, si, ça avance un peu quand même), la secrétaire regarde le dossier complet et nous indique qu'il faut maintenant passer au bureau suivant, celui des inscriptions (ici, il s'agissait sic "d'éviter que ça bouchonne" ).
Nous attaquons donc une nouvelle queue, plus compacte celle-ci, avec des signaux de désespoir dans les yeux des parents désapointés. De temps en temps, un employé qui passe par là, pour s'occuper affecté au feutre qui barre les places libres sur le grand tableau, passe dans les couloirs et se moque un peu de nous. Certains pensent composer le numéro de la police, d'autres se demandent si l'extincteur, là, se détacherait facilement du mur pour finir sa course dans les dents... On sent un agacement des nerfs, une envie de se défouler. Heureusement, pour tuer le temps, les zouilleurs s'y mettent, et toutes sortes de prétextes pour doubler sont formulés, nous rappelant que l'humain est inventif. D'autres, comme moi, recyclent les beaux catalogues en présentoirs pour les transformer en shadocs et autres origamis.
Troisième heure, nous sommes passés par le guichet 2, qui cachait en fait deux autres employés (une pour la saisie en direct des dossiers - c'est bien, on a le temps de compter le nombre de mots-minutes, une autre pour encaisser le chèque à l'ordre du Trésor-Public).
Midi trente-six, nous sortons de cet enfer, qui rappelle furieusement le film "Brazil". Voilà. Un petit voyage en absurdie, où pour inscrire un enfant à des cours de musique, il faut consacrer 3 heures 10 de son temps, debout, sans cafay, dans le bruit, face à des employés à qui on offrira évidemment "l'Organisation pour les Nuls"... la médaille du travail.

9 commentaires:

Anonyme a dit…

evidemment c'est pas encourageant, c'est quoi?? une école d'état? un conservatoire?

Dominique Hermier a dit…

Un conservatoire...

Anonyme a dit…

je fais un peu mon intruse.. mais je cherche desesperement une ecole de musique sur Paris (ou Vincennes) qui soit relativement bien et pas trop cher, parce que je pars faire mes études a Paris et que je n'ai guère envie d'arrêter le violon.. j'ai selectionné quelques écoles, mais je galère pour avoir des renseignements, genre secrétaires qui ne comprennent rien et sont incapables de m'expliquer quoi que ce soit pour le concours d'entrée...ou alors je tombe sur des ecoles a 800euros l'année..help.. quel est donc ce conservatoire? même si l'inscription n'a pas l'air facile...

Anonyme a dit…

Ce conservatoire n'est pas en région parisienne, il s'agit juste petit conservatoire de musique de province... qui accueille nos enfants ados et adultes cherchant à jouer d'un instrument, apprendre le solfège et la patience... ;-)

Anonyme a dit…

Le conservatoire où vont mes enfants c'est pareil sauf qu'il donne un numéro donc on a le temps d'aller faire son marché !!!

Dominique Hermier a dit…

Pas bete ! Il faudra que je leur donne le tuyau, ça évitera de voir les gens s'énerver. ;-)

Anonyme a dit…

C'est écrit avec un humour et un recul admirable !
Chapeau :-)

Anonyme a dit…

Merci Frenchmat, venant de ta part, ça me flatte ! ;-)

Anonyme a dit…

Salut, j'habite l'île de la Réunion et je "tombe" par hasard sur ton aventure et je souris malgré moi, parce que chez nous c'est pas mieux. A la préfecture, pour une quelconde démarche, il faut également faire la première queue pour faire vérifier que tu as toutes les pièces nécessaires et quand tu reviens, c'est pas la même personne et celle-ci risque de te réclamer autre chose, c'est ce qui m'est arrivé. Je souris aussi parce que quand on parlait de l'an 2000 on avait l'impression que tout allait être simple...On est même pas fichu de vulgariser le téléchargement des pièces administratives...Salut à tous.

JEMI