31 janvier 2010

• Petit carnet de prospective

Pour mon 700è post, je voulais m'amuser à rédiger un post-prospective (dur à dire, à faire trois fois de suite, la langue collée sous le palais.) Bref. (Hihi, je me marre à imaginer les postillons sauter sur le bel écran rétro-éclairé).
Je lis beaucoup de science-fiction en ce moment. Et celle de la bonne époque, années 50/60. Une sorte de futurisme rétro-kitch car évidemment, beaucoup de choses imaginées sont en parfait décalage avec ce qu'est devenu notre présent.

Petit essai de prospective, donc, à l'usage des curieux de tout poil. J'affirme donc :

• Véhicule. Les voiturettes électriques vont commencer à rouler dans nos rues, mais en parallèle, de plus gros SUV vont arriver, ultra luxueux, et surtout très hauts perchés. Par contre, il n'y aura (toujours) pas de voitures volantes. Ce concept est trop gourmand en énergie et en savoir-faire.

• Ordinateur. Le iPad va faire des petits, on va en trouver aussi bien sur les portes de frigos que dans les avions. La domotique va reprendre du service, et avec elle, la réalité assistée.

• Violence. Une nouvelle poussée du terrorisme là où on l'attend pas. Un méga black-out des transactions financières va se produire grâce à un super-virus, injecté dans les systèmes télématiques commerciaux.

• Ecologie. Des lotissements verts, des éco-villages vont commencer à pousser dans nos campagnes. Dans le même temps, un concours de la ville la plus verte sera lancé. Objectif, motiver les cités à changer les comportements de façon radicale.

• Textile. De nouveaux vêtements vont arriver sur le marché. Vêtements anti-transpirants, vêtements anti-douleur, vêtement-médicaments.

• Science. Une nouvelle avancée. Il y a quelques années, des scientifiques avaient réussi à téléporter un photon. Une nouvelle expérience va téléporter un atome d'hydrogène.

• Société. Une nouvelle classe sociale va voir le jour, les ombres. Des personnes n'ayant plus rien pour vivre car radiés de toutes les caisses et aides sociales. les ombres vont passer de 400000 à 2,2 millions de personnes en France d'ici à 2013.

• Finance. Effondrement du dollar, qui ne se sera plus la valeur n°1 pour les transactions pétrolières et industrielles.

• Immobilier. Des quartiers entièrement piétons à Paris, couverts, et interdits aux ombres.

• Découverte. Les sous-sols de la Lune contiennent des minerais inconnus sur Terre. Une course à la concession et à l'exploitation va commencer entre les américains, les chinois et les russes.

• Océans. Afin de repeupler la mer, la pêche sera strictement interdite pendant 5 ans dans le monde entier.

• Océans suite. La montée des eaux va obliger la Hollande à laisser une partie de ses terres s'inonder, les fleuves ne pouvant plus se déverser dans la mer. A l'autre bout du monde, les îles Tuvalu vont être submergées. Les habitants seront recueillis par les pays ayant signé le protocole de Hong-Kong en 2014. Une migration de l'homme vers les terres va concerner dans les 10 ans plusieurs dizaines de millions de personnes.

• Médecine. On va découvrir une cascade de remèdes aux maladies invalidantes ou mortelles. Alzheimer, Sida, diabète. Dans le même temps, les récentes découvertes importantes sur la plasticité du cerveau vont déboucher sur de nouveaux programmes de recherche ambitieux. On va découvrir de plus en plus de surdoués et de télépathes. L'homme 2.0 sera même imaginé avec sérieux.

• Science. Mise au point du mouvement perpétuel. Le brevet sera déposé en France, par un certain... (non, je vais pas tout dire). Cette révolution va totalement changer la production d'énergie. Certains producteurs, dont EDF, vont revoir leur politique de renouvellement de centrales nucléaires.

• Arts. Le coeur de l'inspiration artistique sera l'homme. L'homme en photo, l'homme au centre des installations en galerie (des vivants hein), l'homme dans la rue, l'homme dans la nature.
Dans le même temps, effondrement du marché de l'art occidental. De nouveaux courants vont apparaître, tant musicaux que plastiques, depuis les pays émergeants.

• Science. Découverte du rayon-disque, sorte de jumelles couplées à des lasers et des lentilles au zirkonium permettant de lire le futur. Paradoxe, je me suis servi de cet appareil pour écrire cet article, alors qu'elles ne sont pas encore inventées.

Sur ce, je m'accorde une pause bien méritée et retourne vers le futur...
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28 janvier 2010

• IRM

Oser faire un disque noir des deux côtés, c'est amusant comme point d'orgue au deuil du disque. J'ai lu quelque part que le CD était mort et enterré. C'est sûr qu'un CD, ça rentre pas dans un Ipod, mais personnellement, je n'aime pas l'idée d'acheter un morceau de musique immatériel. J'ai connu les vinyls, qu'on allait découvrir chez le disquaire, qu'on copiait aussi sur les cassettes audio (le must, les cassettes "ferro" et "métal" avec son Dolby). A cette époque, les chaînes étaient hi-fi, et les renseignements techniques annonçaient s'il s'agissait d'un saphyr ou d'un diamant, les courbes étaient en hertz (20-20000, c'était le top). Lorsque le CD est arrivé, une révolution technique était en marche avec des slogans "bienvenue dans le monde numérique" et les petites rayures dans les vinyls sont devenues des balafres au sabrolaser avec un constat, là où les zéros et les Huns passent, l'herbe ne repousse pas. On a tous été aveuglé par les belles lumières qui ne faisaient plus gratter les vieux disques... noirs, dommage.
J'ai jamais aimé les maths, alors le monde numérique arrivait, et moi, à l'époque, je préférais le monde tactile au monde digital (Bien qu'aujourd'hui, je sois bien obligé d'avouer avoir bâti ma vie pro autour des bits et des pixels). Les belles pochettes de disques, les doubles ou triples albums, les "imports", les picture-discs, j'adore. Je sais, ça fait vieux con d'aimer le passé, m'en fous.



Une chose est certaine, il n'y a jamais eu autant de musique, je ne sais pas si elle est bonne bonne bonne, mais il y a du choix. Jetable, mais du choix. Et pas seulement sur les radios FM, dans les podcats, dans les concerts, dans les émissions hyper-spécialisées, mais aussi dans les caves. Je crois aux caves. C'est là que ça se passe. On revient aux sources, c'est normal, c'est un cycle, l'enregistrement de la musique, c'est d'abord capter des sons faits par des artistes, et si le disque est rayé, on refera les mêmes erreurs.
Allez, un extrait du dernier Charlotte, parce que c'est bien, la musique, j'en ai jamais autant écouté d'ailleurs.


[+1::699]

23 janvier 2010

• Résolutions, suite et fin

Les tags reprennent, le premier de l'année est sur le thème "Les 3 bonnes résolutions que vous ne tiendrez pas"... (Tag émanant de PetitePasserelle)

• "Aller plus souvent au cinéma". Aucune raison de ne pas tenir cette résolution, avec le Multiplexe à 200 mètres (c'est rare un Multiplexe 10 salles en plein centre, c'est d'ailleurs pour ça que c'est le premier de France en fréquentation) et un changement d'enseigne, devenu Pathé Gaumont, et sa carte mensuelle illimitée à 19€... C'est pourtant intenable !
• "Reprendre les pinceaux et préparer une expo de peinture". J'ai pourtant acheté des grandes toiles magnifiques, des brosses toutes neuves, les carnets de croquis sont pleins, aucune raison donc de ne pas repréparer une expo (la 23è) ici ou là.... Intenable ! 2010 sera encore sous le signe de la photo, on verra en 2011 !
• "Apprendre le japonais". Définitivement intenable, cette langue ne comporte pas de diphtongues, je me mélange les crayons entre les Ta Ka Mi Su. Pour m'aider, j'avais ouvert un blog dédié, que j'ai refermé au bout de 15 jours, première résolution non tenue de l'année...

Pour finir sur une note positive, certaines résolutions sont tenables :
• Continuer à embrayer sur des sujets surréalistes avec tous les télépropecteurs qui m'appelleront pour des offres de forfaits mobiles. Très tenable !
• Continuer à faire des tonnes de photos, avec toute sorte de boitiers argentiques ou numériques. Plus que tenable !
• Continuer à noircir les Moleskines, et ce, régulièrement. Assez tenable, bien que en dent de scie en 2009. A améliorer.
• Cette année sera l'année où j'aurai mon premier Leica avec objectif Noctilux. Tenable, je sais pas, j'espère vivement. (Recherche sponsor ou mécène très généreux, faire offre par mail, merci)
• Ne pas réouvrir le compte Facebook. Facile et tenable, définitivement je n'aime pas cette plateforme à mon goût trop orientée vie privée.
• Continuer la BD de l'été dernier, les idées ne manquent pas, l'envie non plus. Très tenable.
[To be continued...]

Pour ne pas rompre la chaîne, je taggue ma soeur jumelle du Canada Line, Chantilly, d'Italie, et SoLovelyBubbles, à Genève.
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22 janvier 2010

• Le darwinisme et le cygne noir

Quand j'étais enfant, et que je m'interrogeais sur l'origine de l'homme, inmanquablement mon regard se tournait vers le ciel et les étoiles. On apprenait à l'école la théorie du Big Bang, mais l'évolution des espèces selon Darwin et toutes sortes de magnifiques idées que je lisais également dans les albums de Tout l'Univers me semblaient réductrices. (C'est marrant d'ailleurs, parce que les Tout l'Univers avaient une odeur mélangée d'encre d'imprimerie et de moisi, qui me faisait dire que les prétendues vérités à un instant T seraient certainement erronées plus tard... et donc moisies, tout comme l'odeur de ces lourds ouvrages).



Depuis quelques années, l'idée du cygne noir dans la théorie de l'évolution m'est apparu comme une évidence, d'autant plus que mon regard est toujours resté accroché aux étoiles. Je m'explique. Dans les années 60/70, une idée faisait le tour du monde sur le chaînon manquant, cette idée qu'il manquerait un maillon de la chaîne dans l'évolution des espèces entre le singe et l'homme. (Je rappelle au passage que l'homme partage avec le singe plus de 96% de ses chromosomes, et je connais certaines personnes pour qui c'est plus, surtout au volant, c'est pas possible autrement). L'idée que l'évolution n'est qu'une suite logique d'événements plus ou moins chaotiques me parait trop simple, d'autant plus que nous ne sommes pas devenus une race de... singes, mais bien devenu l'homme, avec sa possibilité de parler un langage articulé et de jouer à la Wii. D'être conscient de sa mort, de l'espace-temps, de pouvoir voter 2 Soan, de disposer de dons infinis en terme d'ingéniosité, d'être capable de créer  de la musique (enfin, certains sons, je me demande) et de sortir ainsi de la base de la pyramide de Maslow, ce qui est en soi phénoménal.



Le Vatican, ou plutôt, la personne chargée des questions de l'espace au Vatican (3eme étage, la porte au fond), vient encore un peu plus de semer le doute dans tout ça, en évoquant l'idée folle que Dieu, s'il a créé les hommes, à forcément créé les hommes pas uniquement sur Terre. (Puisque selon le vatican, le monde ne tourne plus autour de la Terre, comme on l'a longtemps cru, mais bien que la Terre - et certainement "d'autres Terres"- tournent autour de leur Soleil respectif..). Waouh, quelle belle idée ! Vous voulez dire, Monsieur du Vatican chargé de l'espace, que nous ne serions pas seuls ? Héhé.
Le film Avatar, quant à lui, soulevait quelques jours après sa sortie une vaste réflexion sur l'hypothèse justement que s'il existe d'autres Terres habitables par des animaux et des végétaux, il est fort possible qu'on retrouve partout à peu près les mêmes espèces, avec les mêmes compositions chimiques dedans. Et donc, idem pour la race humaine, qui pourrait aussi avoir sa race dominante ailleurs dans l'espace, sur une autre Terre . (Note arithmétique : notre Galaxie la Voie Lactée compte 100 milliards de soleils, et il existe probablement 100 milliards de galaxies ; Qui pourrait affirmer - selon le principe du cygne noir - qu'il ne pourrait pas exister une Terre proche de la notre ailleurs, et donc, une race proche de la nôtre itou.).
(Note poétique : l'idée qu'il existe quelques Terres par çi-par là me plait bien, comme des perles bleues roulant dans l'espace, d'un collier complet jadis rayonnant). Mais on s'égare.



Ma théorie est la suivante : la théorie Darwiniste se révèle vraie, à condition d'y ajouter des accidents exceptionnels par le passé - par exemple, collision d'un météore bouleversant les climats, volcans et supervolcans agressifs, et autres réjouissances majeures, bref, pourquoi ne pas imaginer que nos singettes préhistoriques proches de l'homo-sapiens n'aient pas été fécondées par des êtres venus d'ailleurs - nos cousins-, en vue de faire de la Terre un jardin peuplé d'hommes doués, comme ça aurait toujours du être, et comme c'est le cas bien sûr ailleurs. (Je le sais, j'en viens justement).
Et c'est là que tout s'effondre : C'est exactement la théorie que défend la secte de Raël... Mince alors. J'ai découvert ça il y a pas très longtemps, cette croyance depuis que je suis enfant est l'exacte théorie de ce groupe... Pas de chance, les mouvements sectaires ne m'intéressant pas, pas plus que les religions, qui confondent souvent la foi et la croyance, la prière et le club de prières, j'abdique et abandonne l'idée plaisante que l'homme a toujours joué de mixité, au profit d'un grand je passe pour l'instant. Bon, ça m'empêchera pas continuer à observer l'homme dans son milieu urbain, à travers l'oeilleton de mon Canon, et de croquer les silhouettes à la mine de plomb au gré des rencontres et des envies... En attendant d'en savoir plus... je profite de ce qui m'est offert - grâce à mes cousins lointains... - d'apprécier l'instant présent en compagnie de mes frères et soeurs sur cette magnifique boule bleue tournant dans l'espace.
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21 janvier 2010

• Visite d'Atelier

Dans le cadre de mon travail - designer graphique - je suis souvent amené à collecter de l'information auprès de certains clients, pour faire ce qu'on appelle du "contenu". On peut ainsi transformer un reportage (texte ou vidéo), un travail de recherche d'archives, un travail de prises de vues, un travail de dessins et croquis en "contenu". Le "contenant" peut prendre la forme d'une brochure, d'un rapport, d'un cédérom (ok, ça n'existe plus), ou d'un site web.
Hier, je suis passé à l'atelier d'une jeune artiste qui m'a commandé son site web, pour commencer à faire quelques clichés et choisir aussi l'arborescence du support. J'avoue être tombé sous le charme de son atelier.
Regarder chaque détail, voir les petits tas de croquis, certaines esquisses présageant de beaux objets à venir, sentir les matériaux, toucher les papiers venus d'Inde, écouter le craquement du bois dans la cheminée, un verre de blanc frais à la main. Des clichés à 3 centimètres de textures originales, quelques plans vidéos à l'arrache, juste pour voir, juste pour évaluer tout le potentiel du lieu. Plaisir augmenté par un rayon de soleil bien venu, dans ce petit bâtiment aménagé au bord de la rivière d'où résonnent quelques coink-coink lointains.
Un moment très agréable ou la pêche au contenu s'est avérée être l'une des plus agréables depuis longtemps.
Alors je me suis dis, je montre, je montre pas. Bon, je montre pas, où plutôt, je montrerai un peu plus tard, il faut que je dérushe les dizaines de clichés, et je montrerai ce contenu un peu plus tard.
Je dévoile juste une seule image, qui résume bien la délicatesse des travaux que j'ai découvert, un extrait d'image devrais-je dire, une oeuvre sur laquelle j'ai flashé.

Quand le site sera bien avancé, je placerai un lien ici, promis.
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20 janvier 2010

• Il faut sauver le soldat Planète

Quand j'étais petit, mon frère et moi goûtions dans la cuisine à 4 heures, un Gaston Lagaffe sur les genoux, et des verres de limonade servis bien frais avec les gâteaux. Et invariablement, nous entendions maman nous dire "arrêtez avec la limonade, quand il n'y en aura plus, y'en aura plus".
Et on riait en pensant à l'unison "ben ouais, c'est trop bon, et oui, tant qu'il y en a, on en boit".
Forcément, la bouteille y passait, et on se disait que notre maman magicienne allait en faire réapparaitre une autre au frigo au prochain goûter.
Un peu plus tard, lorsque je passais mon Bac, tout en militant avec mes copains libertaires contre le nucléaire, contre le service militaire et contre le mariage à l'église, cette histoire de limonade surgissait quelque fois du fin fond de ma mémoire, en me disant que si on polluait l'air qu'on respire, qu'on souillait l'eau que l'on boit, forcément, un jour, plus rien ne serait propre. (Certains ont même découvert que le feu ça brûle, que la neige c'est froid et que la politique ça pique, au passage).
Nota : j'imaginais même qu'à force de faire des trous et des galeries dans le sol pour en extraire tout ce qu'on y extrait (minerai, pétrole, eau, terre etc), les vents du sous-sol s'engouffreraient dans les trous de gruyère et feraient trembler la Terre.
Je me rappelle d'ailleurs avoir fait un (excellent) exposé (militant et écolo), en français, sur les risques du nucléaire, sur le fait que ça pouvait péter même (Tchernobyl n'était pas encore passé par là), que la garantie des déchets hautement toxiques stockés sur des milliers d'années était un pari un peu fou à l'échelle d'une vie humaine, et tutti quanti du haut de mes 18 ans, naïf et prêt à en découdre avec tous ces vieux adultes qui ne voient ni comprennent rien... exposé classé sans suite à l'époque. C'était mon avis, et je le partage.
Un peu plus tard encore, réformé de l'armée (forcément), ayant assisté avec effroi au désastre de Tchernobyl (et en se disant que ma théorie n'était pas si bête), le discours a commencé dans certains pays un moins en retard que nous à faire son petit bonhomme de chemin. Maintenant, on entend à tout bon de champ "Ça va sauver la planète", je ne suis pas sûr que ce type d'argument empêche les grands enfants (ou les ex-enfants) que nous sommes à boire sans soif toute la limonade, car tant qu'il y en a, on en veut...
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16 janvier 2010

• Prolongation Expo chez Fanfan Evreux

L'expo chez Fanfan "Nature et Natures", accrochée dès le 15 octobre et partagée avec mon ami Pascal Hess, photographe, est prolongée jusqu'au 15 février 2010.
Pour ceux qui n'ont pas encore découvert cette exposition de photos, rendez-vous place du Marché à Evreux, au Dellys.
Et pour rompre avec les habitudes, il y aura un pot de décrochage, à la clôture de l'expo, appelé "Dévernissage".
Des précisions ici sur la date à venir.
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9 janvier 2010

• Au dépôt des marchandises

Je raccroche en ayant noté la suite de chiffres. Derrière ce code, mon colis, bloqué dans ma ville depuis 2 jours. Je souligne de deux traits nerveux : ouvert le samedi de 7h à 8h seulement. Il s'agit de réussir à se lever suffisamment tôt demain pour être à l'heure au dépôt. Mon client attend sa commande depuis tellement longtemps. Entre les imprimeurs qui n'ont pas été livrés en papier et les messageries qui ne s'aventurent plus sur les routes... autant prendre les devants en allant directement au dépôt si c'est tout près.
Ce matin, à 7h30, j'arrive au dépôt. Pas grand monde sur la route. Ce qui distingue le bâtiment de ses voisins, uniquement des portes béantes, fermées et assez grandes pour accueillir le cul des bahuts, devant les quais de déchargement.
Ma voiture dérape sur le parking blanc de neige, tapissé de traces de gros cubes ayant manoeuvré quelques minutes plus tôt. Je m'assure que je ne gène pas le passage d'un de ces camions, et sort de la voiture. Croutch, croutch, il fait nuit, mes bottes parlent dans la poudreuse, et je m'approche de la seule lumière allumée, distillée sous l'une des portes automatiques, levée à 60 cm seulement du sol, certainement pour garder le chaud.
Je rentre dans le hangar immense, baigné de lumière blafarde. Une quinzaine de fourgons, portes battantes ouvertes sont déjà au chargement. Au milieu, un long convoyeur de colis et de paquets grince avec le rythme d'un métronome. Les hommes travaillent déjà à cette heure. Plus tard, je comprendrai 'encore à cette heure', car personne n'a dormi depuis hier matin.
Il fait un froid tout aussi saisissant dedans que dehors. Un homme avec une parka et des gants épais (ils ont tous des parkas et des gants épais) me dévisage en me croisant à toute vitesse.
"Oui ?" a-t-il eu le temps de dire, tout en faisant un petit nuage de vapeur avec sa bouche.
"Heu, on m'a dit que je pouvais chercher un colis en souffrance ce matin avant 8h"
"Oui, pour quelle destination ?"
"Pour mon quartier..." "On va regarder ça, hey Eric, c'est bien dans ce tas-là les colis pour ce quartier ?". Dans le bureau éclairé : "Ouais..." Les mots résonnent, et un poste allumé dans un coin que je n'ai pas localisé déverse quelques notes qui ne semblent pas être en ordre parmi les grésillements.
Des collègues croisent la personne, en lançant d'autres borborigmes, rythmés par des rires gras et lourds. J'arrive en pleine conversation gueulée dans le dépôt, entre la seule fille présente et tous ces mecs qui fouinent avec des Gencodes et des rolles partout.
L'endroit est brut, j'ai le temps d'observer un peu le site de travail. Un ordinateur qui me semble dater de 1985, bancal dans sa caisse en tôle avec son grillage mal peint, est constellé de stickers du siècle dernier. A côté, une machine à café allumée adossée au mur en parpaings. Ah ! C'est bon à savoir, je crois que ça va être plus long que prévu.
Une voix surgit par derrière "Vous savez, j'ai pas encore dormi, alors votre paquet, on va regarder tous les deux où il peut bien être."
"J'ai le numéro si vous voulez" dis-je en m'attardant sur quelques palettes de l'autre côté, pleines de paquets couleur kraft. Sur le panneau "Colis non livrés à Rouen". Juste quelques dizaines visiblement, pense-je.
"Mon paquet est blanc, et fait telle dimension". "
Ah, un blanc, ça va aller vite. C'est celui-ci : non. Celui-ci : non, celui-ci : OUI !"
Chic, dans 10 minutes, je serai chez moi.
"Bon, faut que j'imprime le bon. Vous me suivez".
"C'est combien le café à la machine ?"
"30 !"
Le gars part avec mon paquet à l'ordi. Il se retourne : "centimes, hahaha". C'te bonne blague.
"Bien. Je signe où ?". "Attendez, l'imprimante, il faut qu'elle chauffe, je reviens".
De longues minutes s'écoulent, toute autre personne qui me croise me demande "on s'occupe de vous ?". "Oui oui, j'attends que l'imprimante chauffe" (Pas réveillé, dans un hangar glacial, à dire qu'on attend que l'imprimante chauffe...).
De temps en temps, le type repasse avec un papier, ou un cahier, ou un gobelet de café, ou juste rien. "Toujours pas chaude cette putain d'imprimante", peste-t-il contre lui-même au cinquième passage.
J'écrase mon gobelet de café infame dans la grosse boite faisant office de corbeille, pendant qu'un collègue, visiblement plus réveillé que les autres me dit : "Encore là ? Hey Stéphane, ton client-là, il a pas son bon ?" (au loin) "Nan, cette putain d'imprimante de merde s'allume pas, c'est de la daube, faut attendre".
Le gars regarde sur l'écran et lui dit : "Hey Stéphane, faut cliquer sur OK pour que ça imprime, espèce d'abruti".
(au loin) "Ta gueule hey, j'ai cliqué". "ben non, t'as pas cliqué". la nana passe à toute vitesse en faisant "clic clic clic" avec un sourire moqueur. je rentre doucement dans le bureau, l'imprimante crache le bon que j'attends depuis maintenant 12 bonnes minutes. Le type rentre dans le bureau : "Bon, z'avez vu hein, tout arrive, et j'ai cliqué hein, mais juste, cette saleté de bécane, elle imprime quand elle a le temps vous voyez, bon, vous signez là". Son collègue se fiche de lui à travers la vitre, et lui rétorque "Mais putain, ta gueule, j'ai pas encore dormi moi, tête de "biip"", avec un grand sourire fatigué.
Quelques instants plus tard, je me retrouve a faire des croutch croutch dans la neige, mon colis récupéré, et un drôle de goût de café dans la bouche. Je repars en dérapant un peu sur le parking. je regarde le colis retrouvé, satisfait. Instants choisis d'un samedi matin ordinaire.
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8 janvier 2010

• Les chaussettes


Certes, sortir en chaussettes dans la neige, avec 20 bons centimètres, c'est pas très orthodoxe. Même dans son jardin. Même si on a aperçu un nombril dans le sol et que les ombres portées dessinent des zèbres. Même. Même pour aller prendre une photo.
On pourra dire que c'était le midi, le soleil à son zénith, et toutes ces petites paillettes de glaces réflechissant la lumière m'ont attiré, mais c'est pas suffisant. On pourra alors dire que j'ai hésité à courir dans la neige pieds-nus, mais que heureusement, j'avais des chaussettes (pour pas glisser ?), c'est mieux, mais c'est pas suffisant. On pourra aussi dire que j'avais encore jamais essayé de courir dans la neige en chaussettes, mais c'est pas encore suffisant. On peut rien dire en fait. Courir dans la neige en chaussettes, c'est comme courir sur des braises brûlantes en chaussettes, ça ne se fait pas. On apprend ça à l'école : hibou, caillou, genou, et surtout les enfants, ne courez pas en chaussettes dans la neige.
Et tout ça pour un nombril.
Les enfants, ne courez pas dans la neige en chaussettes pour voir un nombril.
Bon, ok, je deviens dingue. What else ?



Sinon, j'ai acheté un magnifique nouveau répertoire téléphone avec des spirales sur le côté, et des couvertures très rigides. Ni trop grand, ni trop petit. A vrai dire, tout ce qui touche de près ou de loin aux fournitures de bureau, à l'écriture, aux Moleskines et autres objets en papier me fait craquer. C'est comme ça. Le premier rayon sur lequel je fonce dans une surface, c'est le rayon des stylos. Et si je rentre dans une librairie, je ne ressors que longtemps après. Ne parlons pas des bibliothèques, je n'aurais pas trouvé ma vocation à 9 ou 10 ans, je savais quoi faire de toute façon. Je rêve d'un mur immense rempli de bouquins chinés partout, et d'une immense table de travail, avec au pied, des gravures, et dessus, tous mes accessoires d'écriture... Bon, en fait, tout ça, je l'ai mais je rêve de ça encore plus grand, plus vaste, plus cosy. Dans ma prochaine chezmoise.

[+1::691]

7 janvier 2010

• Comme un océan de neige


Le ronron du moteur n'est pas comme d'habitude. Une note perchée un peu plus haut. On sent le moteur forcer pour compenser les patinages. Je roule sans avoir croisé personne depuis 30 minutes, et pourtant, je n'ai pas franchi beaucoup de kilomètres. La route n'est plus lisse car constellée de mottes de neige, de traces de roues qui font microdéraper le véhicule. Au compteur, un bon 35. Et au dessus de ma tête, un magnifique ciel bleu avec un soleil radieux, éblouissant sur cette neige pure.
A la radio, The Leisure Society, et comme un pied de nez, avec le titre "The last of the melting snow". J'ai croisé un chasse-neige à l'instant, girophare allumé, et deux drapeaux flottant sur la pelle diagonale qui pousse sur le côté l'eau solide. Il a fallu que je morde un peu le côté du chemin, pas très large, la voiture glisse en petits zigzags pas désagréables. Conduire sur la neige, c'est un peu danser avec une coupe de Champagne, il faut rester souple et léger, attentif et nonchalant.
Le soleil va se coucher et moi, je traverse par moment des brumes de poudreuse, au gré des légers courants d'airs étouffés.
Ce n'est pas le Canada, non non. Il s'agit bien de la Normandie, en France. A ma gauche, à ma droite, une mer de neige, ce doit être marée haute alors.



[+1::690]

2 janvier 2010

• Bonne année et nouvelles résolutions à 72dpi

Bien.
Je sais pas vous, mais moi, j'ai passé un excellent réveillon. Un délire comme je les aime, n'en déplaise aux esprits chagrins. Soirée déguisée à faire les fous sur le dancefloor, en compagnie de 120 autres fétards - mais néanmoins gens de très bonne compagnie - déguisés aussi. Ceux qui me connaissent savent que si je ne danse pas, je m'embête, si je danse un peu, c'est que je fais un effort, mais si je danse toute la nuit, c'est que je me suis super bien amusé. Et là, je me suis bien amusé, ça permet au moins de finir l'année 2009 sans regrets, bien que l'année fut bien lourdingue et totale chaotique.

2009 est passée, avec pour ma part une seule petite semaine de vacances et 51 semaines de taf, quelle folie, à ne pas refaire cette année, je compte bien bouger et sortir un peu plus... alors vive 2010.
(Bon OK, la Saint-Sylvestre cette année m'a donné l'impression d'une deuxième semaine de vacances, mais ça compte pas, et puis, j'ai pu prendre quelques journées par-ci par-là pour faire des photos, mais ça compte pas non plus, et enfin, j'ai fini l'année avec une belle capsulite qui m'a valu 3 semaines de morphine et cortisone, mais est-ce vraiment du repos, bonne question).

J'ai cherché à faire un bilan 2009 en 20 photos, ou en 10, et puis à quoi bon, c'est déjà le passé et le passé ne peut plus être changé de toute manière.

J'ai cherché à faire la liste des 20 bonnes résolutions 2010, ou même des 10 seulement - pour la rime- et puis, à quoi bon, les résolutions, c'est le futur, et le futur ne peut pas être changé non plus, c'est connu.

J'ai cherché à me souvenir des 10 meilleurs moments de l'année, et ça, je le garde pour moi, car des bons moments, en fait, il y en a eu pleins, pas 10 ni 20 mais un certain nombre et c'est ça qui est le plus important, les instants du présent qu'on gardera en tête.

Je voulais ouvrir un nouveau tumblr alimenté chaque jour de quelque chose que j'aimerais : "Chaque jour un mot japonais", illustré d'une photo ou d'un dessin, et voilà la bonne idée. J'apprends le japonais alors pourquoi pas créer des images mnémotechniques sur internet d'abord, non ?

Et aussi, beaucoup de belles images en 2009 (vues en expos, ou réalisées pour des expos), beaucoup de pages de Moleskines noirçies aussi, avec des idées farfelues mais aussi des vraies pistes pour l'avenir, des rencontres fortuites (et dans fortuites, il y a fortes) mélangées à des rencontres étonnantes (et dans étonnantes, il y a "étau", c'est bien ce que je dis).
Alors concentration, on retient sa respiration, on remet de l'ordre dans les idées, on brûle les vieux papiers, on jette les choses encombrantes, on met des points sur les "i" et les barres sur les "t", on refuse ce qui ne doit plus être acceptable ni accepté, et on se décomplexe un peu.

J'ai pas mal de théories sur quelques sujets, j'avais d'ailleurs développé une de mes théories préférées (voir posts plus anciens) sur le thème de "tout est dans tout, théorie vérifiée depuis".
J'en ai une autre, qui se vérifie aussi, et qui est d'actualité : "Tel que l'on passe son Nouvel an, telle que sera son année".
En clair, si on passe un nouvel an tout moisi, l'année sera plus que moyenne, mais si on passe un nouvel an de folie, l'année devrait démarrer sur les chapeaux de roues.

Alors j'espère que vous avez passé un bon réveillon, c'est tout ce que je vous souhaite.

Et pour les résolutions 2010, je m'arrêterai à 72dpi, pas plus.


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