14 janvier 2009

• Champagne a trente ans


Je ne faisais pas encore des graffitis sur les murs à cette époque-là, ni de la radio-pirate, c'est venu un an après. Le lycée, j'avais 15 ans, rentré en seconde, et quelques mois plus tard, on écoutait Champagne d'Higelin. C'est sûr, pour moi, il y a eu deux chocs musicaux au Lycée. Higelin avec Champagne, et la sortie de The Wall de Pink Floyd. On était dingues de ces deux sorties. On écoutait depuis longtemps Téléphone, Genesis (avec Peter Gabriel), Yes et plein d'autres groupes disparus, mais là, c'était important, un virage en quelque sorte. C'était juste avant hier. C'est tout frais.
Champagne, c'était génial. La fumée des cigarettes au foyer, les discutes qui n'en finissaient pas, les sacs US graffités, les premiers émois dans les recoins du lycée, les balades le samedi en ville, les premiers flirts, le délire sur les courts de tennis, sur les terrains de foot, les rigolades sur les consoles Atari. Pas de portables à cette époque. Pas d'ordi, pas de msn, pas d'Ipod, même pas de Walkman, ça arrivait tout juste, les CD un peu plus tard aussi. C'est à peine croyable qu'on écoutait Champagne dans ce désert là sur des 33 tours, on en prenait soin, ça valait cher, on payait en francs (45 francs un 33 tours), pas de carte bleue ni de distributeur, on pouvait les écouter chez le petit disquaire de quartier qui connaissait toutes les dernières sorties, on était heureux, joyeux. Déplacement en skate-board, en vélo, ou... en américana. Pas de look autres que Baba pattes d'éph, ou alors Grunge avant l'invention du mot... et... pas de sida non plus, la plupart faisaient l'amour sans petit chapeau, inimaginable aujourd'hui, l'insouciance absolue. C'était la France de Giscard, il y avait des Déesses 21 dehors, des 404, des R16, que des vieilles bagnoles qui marchaient uniquement à l'essence et qu'on voit plus aujourd'hui.
Je cherchais l'autre fois "j'suis qu'un grain de poussière" d'Higelin, et comme ça, juste pour voir la date, j'ai regardé à quel moment c'est sorti Champagne (le vrai titre, c'est Champagne pour tout le monde, Caviar pour les autres, un double album). La vache, c'était il y a tout pile trente ans, en 1979. Bonne année ce cru 1979. Uniquement des excellents souvenirs à vrai dire.

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3 commentaires:

Anonyme a dit…

trente ans déjà, c'était hier, j'avais alors vécu toute ma vie, et puis voilà, j'ai plus que doublé la mise, et je ne me suis pas appauvri : je me sens toujours riche de beaucoup d'espérances !
un grand dnjour de début d'année, Dom, tu n'y peux rien changer : j'aurai toujours 17 ans (d'avance sur toi) ;-)

Anonyme a dit…

ahla coiffure à maman une sorte de brushing qui fesait comme une couronne autour de la tête, et puis la naissance de mon frère ... et le petit ami de ma cousine qui m appelait déjà "l aviateuse " lui avait la tête de jésus

Anonyme a dit…

papiluc > même si on vieillit, ce qui est sûr, c'est que dans la tête pas. Merci pour ton commentaire ^_^

lénia > Les coiffures étaient étranges oui. A la stone, les cheveux longs (ils tombaient sur les épaules pour ma part, avant de tomber... par terre). Les fringues étaient tout autant étranges, autant que je me souvienne. Les sous pulls, en lycra, fallait pas suer là-dedans, les chemises à carreaux ou grand-père, les costards avec des pelles à tartes. Ça me fait penser aux nappes en plastique qu'on voyait au camping, le skaï qui brulaient les jambes dans les voitures, et puis aussi les saisons très marquées, avec des étés brulants et des hivers riches de bonhommes de neige. En trente ans, le monde a complétement changé.